2015 – Cape d’indifférence au bruit du monde

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Cape d’indifférence au bruit du monde

Installation silencieuse

 120 x 120 x 250 cm. Technique mixte. Montage vidéo.

 Tout d’abord, une perception du bruit comme quelque chose de désagréable. Ensuite, une identification de la réalité du monde au bruit. Enfin, la poursuite d’un travail personnel autour du vêtement comme réceptacle d’émotions. On aurait pu, dans un esprit et une démarche opposés, interpréter le bruit du monde comme un chant du monde… Mais lorsqu’à vingt heures, la réalité s’invite chez nous, elle arrive en fanfare, en vociférations, en lamentations, en sirènes hurlantes. Le bruit du monde est assourdissant. Et étrangement, c’est par le truchement des images qu’il nous assaille avec tant de violence. Une avalanche d’images qui, de toutes parts, surgissent, accaparent, envahissent, saturent. Des images qui appellent, qui ovationnent, qui hurlent, qui racolent… Des images de toutes natures, présentées sans nuances, sans transitions. Devant l’insupportable, forte est la tentation de tourner le dos, de se rendre sourd, afin d’échapper à ce réel discordant. De trouver un refuge de silence. C’est cette difficulté à accueillir le bruit du monde, ce désir d’indifférence que met en scène l’installation. De prime abord, on pense être en présence d’un géant vêtu d’une longue cape blanche à capuche. Sur son dos pleuvent, pêle-mêle, des images de guerre, de concerts de rock, de révolutions, de famines, de vernissages mondains, d’attentats, de défilés de mode, de tornades, d’explosions… Le choix des images et leur succession très rythmée, d’un flux continu, donnent – malgré le silence – une impression « assourdissante ». Le visiteur, en se déplaçant, en contournant ce qu’il croit être la statue d’un personnage, se trouve face à une enveloppe vide. L’intérieur de la cape est tapissé de mousse phonique insonorisante. On peut s’y abriter, et là, ne plus rien savoir des images, être sourd au bruit du monde.